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Le blog des coureurs à pieds et des marcheurs de Fontenilles...
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23 avril 2015

Trail des citadelles 71Km (3600m+) du 19 Avril 2015

Récit de Pascal :

Comme toutes les courses ariégeoises que je connais, le trail des Citadelles http://trail-des-citadelles.blogspot.fr/p/accueil.html est une aventure fantastique sur un circuit agréable et touristique. Ce trail est encadré par des organisateurs et bénévoles formidables. J’ai déjà participé une fois au 20km, 4 fois au 40km et deux fois au 73km et ça a toujours été du pur plaisir.

En venant de Fonsorbes, il faut moins de deux heures pour se rendre à Lavelanet où a lieu le départ.

Pour le 71Km 3600m+ dont le départ est à 6 heures, il vaut mieux partir la veille. J’y vais avec mon petit fourgon aménagé et me gare sur le parking voisin de la salle polyvalente qui est le centre stratégique de la course. Stéphane me rejoint et ensemble nous allons chercher les dossards. Pour la modeste somme de 50 Euros, l’inscription donne droit au suivi de la course en temps réel sur le site, à un joli buff, une bière, la pasta party, le repas d’après-course et le tee-shirt finisher.

 A 19h30, c’est la pasta party bruyamment animée par un orchestre de bandas dont les musiciens ont la bonne idée de manger en même temps que nous, pates à la bolognaise au menu. Nous avons eu du beau temps toute la semaine et il faisait encore chaud cet après-midi, mais lors de la promenade digestive, le ciel se couvre progressivement.

   Nous préparons  tout le soir, pour moi, ce sera le buff sur la tête, le tee-shirt des hospitaliers (très bien pour la frime), mon coupe vent fin, un short, des manchons de contention. Pour les chaussures, j’ai pris le risque d’utiliser les kapteren Race (Kalengi) que j’ai testées depuis le début de l’année lors de mes entrainements en semaine, mais encore jamais en course.

Je me couche très tôt, mais  vers minuit, la pluie d’un gros orage tambourine sur le toit du fourgon, ça y est, la météo ne s’était pas trompée. La pluie me réveillé plusieurs fois et de grosses flaques d’eau luisant sous la lumière des lampadaires parsèment le parking lorsque je prends mon petit déjeuner.

A 5h30, il pleut toujours. Nous initialisons la puce du dossard dans la salle polyvalente puis le départ est donné dans le chapiteau installé sur la place. Je perds vite Stéphane de vue car il faut faire attention aux bordures de trottoir et poteaux qui peuvent faire très mal.

Je me suis placé un peu trop à l’avant au départ, mais peu importe, nous ne sommes pas très nombreux et les plus rapides peuvent facilement doubler.

Lorsque ça commence à monter, j’ai à peu près ma place à un rythme qui me convient sur le monotrace commun avec le 40km qui monte à Monségur. Il pleut toujours un peu, mais beaucoup de concurrents qui ont chaud s’arrêtent pour enlever la veste de pluie,  j’avais seulement mis un coupe-vent fin que j’enlève en marchant. Il faut rester prudent dans les quelques passages que la boue, les rochers et la nuit rendent délicats à franchir.

Heureusement, la frontale devient rapidement inutile lorsque nous quittons le parcours commun, c’est pour moi une grosse difficulté en moins. Dans cette portion, je discute avec un « zinzin des coteaux », puis avec un landais qui m’apprend qu’hier soir la grêle s’est abatue sur Dax et Birarritz.

Le parcours jusqu’à Bélesta est sans difficulté particulière, nous ne rencontrons pas beaucoup de boue. Au ravitaillement, j’apprends que je suis 235ème, je prends un peu de bouffe à la volée, remplis les poches avant du camelback et c’est reparti !!! Entre Bélesta et Fougax, le parcours est facile aussi, avec en plus la pluie qui se calme et devient intermittente. Après Fougax, je fais bien attention au balisage dans la zone où je me suis égaré l’an dernier. Le balisage est vraiment bien fait. Tout est aussi fait pour préserver la nature, une zone de silence Natura 2000 est annoncée pour protéger une nichée d’oiseaux protégés.

La silhouette du château de Monségur se découpe sur un ciel qui se dégage de plus en plus, nous voilà maintenant de retour sur le parcours commun. Je remets mon coupe-vent avant de passer entre les quelques spectateurs qui m’encouragent et que je revoie souvent depuis le premier ravitaillement. La pente se relève et maintenant il faut gravir les marches. Les concurrents qui descendent nous croisent. Je cours maintenant depuis 6h et au niveau de la guérite du gardien, je salue un collègue de travail  Christian Goncalvez. Rapidement j’arrive au château, le traverse et le contourne pour redescendre. Il faut redescendre prudemment, les rochers peuvent glisser. Je pointe 6h17’ à la guérite, Christian n’a donc que 17minutes d’avance sur moi, c’est encourageant, il est vraiment costaud. Par endroit, le  parcours est technique dans les descentes boueuses, mais en évitant les dévers ça passe bien, je cours avec une meilleure assurance que d’habitude.

Au ravitaillement de Montferrier, autour de moi, je vois beaucoup de concurrents qui ont envie de jeter l’éponge. J’enfile coup sur coup deux verres de coca, un verre de soupe, des gâteaux salés, du pain d’épice, des abricots secs…et le redémarrage commence par une crampe à l’estomac qui passe vite heureusement. Je double Marika la muette qui vient de se relever d’une petite chute sans gravité.  Un peu plus tard, je tombe à mon tour pour la première fois sur un petit talus herbeux que d’autres franchissent en glissant sur le cul. Tout d’un coup, un petit orteil me fait souffrir, certainement une ampoule qui vient d’éclater, quelques minutes plus tard la douleur s’estompe pour disparaitre totalement. Une concurrente me double sans éviter les flaques en prétextant qu’elle enduit ces pieds d’un produit pour bébé formidable. Par moment, le soleil chauffe un peu, la température est idéale pour courir. Dans la montée au plateau de Roquefixade, le monotrace en pente raide fait mal aux pattes, le panorama depuis là-haut, avec le château légèrement en contrebas vaut vraiment le voyage. Je me dépêche de parcourir la partie exposée au vent froid pour ne pas avoir à remettre le coupe-vent. Après quelques slaloms entre les buis et rocher, la descente vers Roquefort les Cascades commence d’abord tranquillement. Je dois réduire un peu l’allure pour laisser passer une sorte de crampe à l’arrière d’une cuisse, puis je reprends de la vitesse. Le passage dans les ornières boueuses que je redoutais n’a pas été si terrible que ça, il faut le prendre assez vite, éviter les dévers et laisser glisser vers l’avant sans se retenir. La boue est glissante mais pas collante, elle ne s’accumule pas sous les semelles, finalement, je commence à l’apprécier. Quelques kilomètres plus loin, c’est le ravitaillement au stade de Roquefort les Cascades. Je retrouve toujours les mêmes spectateurs qui nous encouragent, remercie les bénévoles et repars plus frais que les autres années au même endroit. Le chemin est parsemé de flaques et boue, mais il est plat, j’arrive à tenir un rythme raisonnable mais me fais tout de même doubler par quelques coureurs dont une féminine qui elle aussi n’évite pas les flaques : j’ai compris, c’est de la coquetterie, il faut laver les pompes !!! Puis le parcours devient moins boueux et nous retrouvons quelques bosses.

Le ravitaillement en eau de Raissac est au pied de la dernière cote, j’y remplis le camelback, par expérience, je sais que je bois beaucoup en fin de course. La cote est difficile, il faut la monter sans se mettre « dans le rouge » car elle est longue, puis enfin la pente devient moins forte et j’arrive sur le long plateau boisé sur lequel des petits rochers imposent d’avoir bon pied, bon œil. Un coureur me double, je m’accroche, sa vitesse me convient. Nous passons les derniers concurrents du 40km. La croix qui annonce la dernière descente est enfin visible, je regarde ma montre, il est possible de faire moins de 11h30, mon compagnon qui n’est pas à l’aise dans la descente me laisse passer devant, pourtant le terrain est quasiment sec. La corde est presque inutile pour s’assurer. C’est la dernière ligne droite, je sprinte comme un dératé : 11h30’03’’ Je suis content et promets aux organisateurs de revenir l’année prochaine. Je prends mon tee-shirt finisher me lave avec l’eau froide d’un des trois tuyaux mis à disposition. Le speaker annonce l’arrivée de Christophe CARON de TPT en 11h35’, je vais le féliciter, il est content de voir que j’ai progressé, nous nous reverrons peut-être pour le trail des crêtes. Je vais ensuite au fourgon. La voiture de Stéphane n’est plus là, il m’a laissé une mauvaise nouvelle accrochée à la poignée de mon véhicule :

« Désolé, cette année, je ne t’ai pas attendu. J’ai déjà pris la route du retour. Et pour cause, je me suis arrêté à Fougax à 33Km après 5h30 de course. Dans la descente vers Bélesta, je me suis pris en 5 minutes deux gadins dans la boue et je crois que je me suis un peu étiré la cuisse gauche. Du coup, j’ai fait la suite sur une jambe et demie. Et la descente sur Fougax m’a achevé avec toute cette boue. Je ne me voyais pas finir et continuer ainsi environ trente kilomètres. J’espère que tu as pu performer. Bon retour. A+ Stéphane»

J’enlève les chaussures, les chaussettes sont trouées, toutes terreuses et bonnes à jeter. La peau des pieds est blanche et fripée, je ne vois pas l’ampoule qui m’a fait mal, mais ça suinte sous l’ongle. C’est en sandales que je vais au repas, je ne prends pas la bière car je dois conduire. Par contre j’engloutis le plat de fayots avec la saucisse bien salée, ça fait du bien. Au retour, je ramène Jérôme, un parisien qui doit voir des amis à Lardenne.

Après la douche,  je consulte Internet où le classement est déjà disponible :

 

 71Km(3600m+)

1er ----------------------------7h23'27"
125ème---C. Goncalvez-----10h52'23"
164ème---P. Bertrand-----11h30'03"
172ème---C. Caron---------11h35'03"

279ème Dernier----------- 13h58'01"
58 non classés dont S. Plelletey
sur blessure  à Fougax (33km 5h30')

 

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Commentaires
P
Super course Pascal ! Félicitations.<br /> <br /> Par contre ton avis au final sur les Kapteren Race ??
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O
Bravo Pascal ! Quelle aventure, quel résultat, mais comment peut-on avoir le courage de courir autant? En espérant lire d'autres récits du même type<br /> <br /> Olivier
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V
Bravo Pascal, superbe perf. sur un trail spécial 'Bouseux' !!! et merci pour le CR, on s'y croirait :)<br /> <br /> Bonne récup ! même si à te lire, on a l'impression que tu étais facile quasiment tout le temps !
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